Le Trio Zadig sera en tournée de concerts à travers l’Écosse du 5 au 11 février avec leur programme Haydn, Shostakovich, Schubert ! Pendant cette période, il prendra également part à un workshop au Snape Maltings – Britten Pears Artist Program.

Pendant près d'un mois en cette fin d'année 2019, le Trio Zadig sera en tournée en Chine, en collaboration avec les Alliances Françaises.

November 15 | Dalian

November 16 | Jilin

November 22 | Longchang

November 23 | Wuhu

November 29 | Shenzhen

November 30 | Haikou

December 3 | Beijing

December 6 | Tianjin

December 8 | Shanghai

Du 24 octobre au 5 novembre, le Trio Zadig sera pour la première fois en tournée en Inde grâce au soutien des Alliances Françaises sur place. Une belle collaboration en perspective !

24 octobre | Pune
25 octobre  | Kolkata
29 octobre | Bangalore
31 octobre | Delhi
2 novembre | Dehradun
5 novembre | Chandigarh

Ne ratez pas le prochain concert du Trio Zadig à Londres ! Au programme, Schönberg, Boulanger, Beethoven et Ravel. Rdv le 3 octobre à 19h30 à l'Institut Français du Royaume-Uni. See you there !

 

A Wandering Night with Trio Zadig

C'est avec grand plaisir que le Trio Zadig a participé au "Samos Young Artist Festival" en Grèce cet été ! Merci à toute l'équipe du festival !

Du 7 au 21 juillet, le Trio Zadig sera en Californie, en tournée avec le festival iPalpiti ! Plus d'info sur leur concerts avec iPalpiti et le programme du festival -> ici <-

Le Trio Zadig est heureux d'annoncer qu'il rejoint en juillet 2019 la belle famille de résidents à la Fondation Singer-Polignac à Paris. La Fondation est un établissement public national créé en 1928, qui se consacre à des activités de mécénat en faveur des arts, des lettres et des sciences.

Retrouvez leur site internet ici : https://singer-polignac.org/

Le Trio Zadig est ravi de faire partie de la communauté d'ensembles associés à "Le Dimore del Quartetto" ! Il se réjouit de pouvoir bientôt participer à sa première résidence en Italie.

http://www.ledimoredelquartetto.eu/portfolio/trio-zadig/?lang=en

Comment faisait-on voyager les œuvres au temps où l’enregistrement n’existait pas encore ? Par des transcriptions et des arrangements, qui permettaient à de petites formations (du pianiste soliste à l’orchestre de chambre en passant par le trio) de transmettre aux auditeurs, en modèle réduit, la substance essentielle des opéras aussi bien que des symphonies. S’il n’est plus conditionné par la nécessité, l’arrangement, quand il est bien fait, ne suscite aucune frustration et peut même rafraîchir nos oreilles en faisant ressortir des rythmes ou des couleurs que l’on discernerait moins aisément dans le grand orchestre.

En témoignent la succulente ouverture de l’opérette Candide (d’après Voltaire, comme il convient à un trio baptisé Zadig) et la fantaisie autour de West Side Story, transcrite pour l’une, arrangée pour l’autre, par le pianiste et compositeur Bruno Fontaine. Ces versions pour trio ne trahissent aucunement l’imagination du compositeur d’origine, Leonard Bernstein (1918-1990). On y perd quelques notes ? L’esprit est là, intact (et quelle tonicité dans la version chambriste de Tonight !), et les trois instrumentistes s’appliquent avec bonheur à restituer tout ce qu’il y a d’expérimental et d’inventif dans l’écriture de Bernstein l’Américain. Plus délicate et raffinée, celle du Français Maurice Ravel (1875-1937) ne manque pas non plus d’inventivité. Lui-même franco-américain (le pianiste Ian Barber est né à Denver, le violoniste Boris Borgolotto et le violoncelliste Marc Girard Garcia ont grandi à Toulouse), le Trio Zadig s’amuse à faire dialoguer les deux compositeurs par-delà l’Atlantique et les décennies, tissant entre eux des lignes ténues. Comme cet art de l’emprunt et du goût de l’ailleurs, que l’on retrouve aussi bien dans les rythmes afro-cubains de West Side Story que dans le deuxième mouvement, « Pantoum », du Trio en la mineur ravélien, qui lorgne délibérément l’Orient.

Entre ces deux univers musicaux, les Zadig en ont glissé un troisième, celui du compositeur Benjamin Attahir, qui a écrit à leur intention la bien nommée Asfar (« voyage », en arabe). Inspirée des aventures échevelées du Zadig voltairien, la pièce n’est guère reposante (rythmique puissante et ultra tendue, piano percussif et cordes résolues, rares moments d’apaisement où continue de filtrer une sourde angoisse), mais elle s’insère de manière étonnamment complémentaire entre Bernstein et Ravel.

- Sophie Bourdais

Avec Asfar, Benjamin Attahir nous assène une partition de plus de 16mn, riche en coupes et syncopes alla Chostakovitch, rythmes nerveux, fouettés, menés tambour battant, sans guère de pause jusqu’à 7’50 : virée en enfer, ou chevauchée folle qui à10’30 atténue sa course effrénée et recherche en suspensions incertaines, un nouveau souffle. La traversée se fait alors plus intérieure et presque hallucinée entre deux mondes. Avant la reprise du motif initial qui prépare la fin, plus tendue et ivre, syncopée comme une mécanique endiablée, machine en déroute qui s’est bloquée en mode panique… jusqu’à son dernier rictus un rien grimaçant.

Le compositeur, aujourd'hui en résidence à l’Orchestre National de Lille, ne manque pas de tempérament, interrogeant le sens d’un développement formel sur le plan d’une tension, et sa détente où la question du sens et de la direction s’embrase littéralement. Mis en perspective avec le choix du visuel de couverture, nous sommes bien là dans l’esprit d’un road trip, traversée vertigineuse et intérieure sur la route, avec comme seul cap et repères, la ligne jaune ou blanche et les feux des voitures dans le rétro. Cela file à toute allure, en une nuit qui vacille et déroute.

On ne saurait trop souligner avec quelle délicatesse et profondeur le Trio aborde la pièce maîtresse de Ravel (Trio en la, écrit à Saint-Jean de Luz, 1914), sommet chambriste du XXe s. Une brève recherche sur Internet les trouve, apprentis, à l’école de la finesse et de la subtilité sous l’œil et l’oreille perspicace du pianiste Menahem Pressler dont chacun recueille les conseils avisés, de l’allusion la plus ténue, à l’ivresse accentuée, de l’intériorité à la gravité tendre. Il en résulte l’or de cette lecture, parmi les plus riches et troublantes qui soient. Ne serait-ce que le premier mouvement, – le plus intime et secret « Modéré », pièce si difficile au départ (aussi la plus longue du cycle) et déjà révélatrice de la sonorité et de l’expérience de tous les groupes. Le geste et le son de Zadig nous offrent l’une des meilleures lectures du Trio ravéllien. 

Du modèle légué par Saint-Saëns, Ravel édifie une cathédrale de l’allusion la plus raffinée, entre tendresse et profonde blessure : piano éperdu et toujours murmuré, comme emperlé ; cordes aux intervalles orchestraux qui creusent l’onde et la résonance du souvenir et d’une mémoire comme ivre et endolorie.

Le Trio Zadig comprend tout autant la coupe propre à la poésie malaise, du second mouvement « Pantoum » : sorte de Scherzo aux pointes sardoniques et pourtant brillantes à la Scarbo… Idem pour la Passacaille (largo ample, noble et grave) et au panache revivifié, jamais artificiel. Ici, dans une proximité qui rappelle Ma Mère l’Oye, le geste en trio atteint à un dépouillement poétique d’une tendresse absolue. Enfin, la pulsion « basque » du Finale-animé (rythmes différenciés 5/4, 7/4) exalte davantage et de façon explicite la caractérisation pittoresque de ce dernier mouvement, plus mordant et plus lumineux que les deux qui l’ont précédé.
Comme pour démontrer le potentiel dramatique et rythmique de leur coopération à trois, les Zadig expriment toute la verve opératique et dramatique dès l’ouverture (synthèse) de Candide de Bersntein, puis dans la transcription d’après West side Story du même Bernstein : on ne saurait distinguer aujourd’hui meilleure complicité chambriste au sein de la nouvelle génération de musiciens. Volubiles, éloquents, en complicité subtile, les 3 instrumentistes Zadig éblouissent d’un bout à l’autre de ce programme passionnant.