⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ !! Presse !! Concertgebouw Amsterdam
« Le Trio Zadig évoque Beethoven et Dvorak à partir de la caisse de résonance d'un violon emprunté. »
« Dans la salle de récital du Concertgebouw, le Trio Zadig a créé des atmosphères mystérieuses dans le "Geister" de Beethoven, mardi. Le "Dumky" de Dvorak s'est transformé en une histoire épique.
Le personnage de roman de Voltaire, Zadig, est la proie d'étranges et tragiques coups du sort avant de devenir le prince de Babylone. Celui qui appelle son ensemble Trio Zadig doit donc compter avec l'inattendu. C'est ce qu'a constaté le violoniste Boris Borgolotto, dont l'instrument menaçait de tomber en panne, juste avant la représentation dans la Kleine Zaal du Concertgebouw. Il a téléphoné au Muziekhaven de Zaandam, où le violoniste Mathieu van Bellen est monté dans la voiture pour lui apporter l'instrument de sa femme Maria Milstein, "parce que c'est un peu plus accessible pour jouer en une seconde".
Milstein a fait apparaître à plusieurs reprises le Geister de Beethoven et le Dumky de Dvorak sur son violon dans le Trio Van Baerle. Sous les mains de Borgolotto, cela s'est reproduit. Quelque chose qui alimente le mythe séduisant selon lequel un tel instrument a une mémoire propre.
Un son obsédant
Dans le cinquième trio avec piano de Beethoven, Zadig a trouvé le son fantomatique auquel le morceau doit son surnom Geister - apparence fantomatique. Dans le "Largo" en particulier, le trio semblait descendre dans une crypte mystérieuse : le pianiste Ian Barber donnait parfois une voix aux bruits de pas dans l'escalier, le violoncelliste Marc Girard Garcia et le violoniste Borgolotto incarnaient les voix qui s'échappaient des sombres profondeurs.
Le point culminant était le monumental Trio Dumky de Dvorak. Zadig a fait en sorte que les six mouvements deviennent les chapitres d'une histoire épique et que les instruments deviennent des personnages, des frères ou des amis d'enfance qui se retrouvent après de nombreuses années, s'embrassent, se souviennent d'aventures tumultueuses et d'amours anciennes, se disputent parfois et sont envahis par la mélancolie du temps passé.
Dans les deux pièces, ce qui a particulièrement frappé l'auditeur, ce sont les belles mélodies et lignes que Beethoven et Dvorak ont écrites pour le violoncelle, souvent la voix la plus modeste dans la musique de chambre, mais dans le Trio Zadig, l'instrument de Girard Garcia est devenu le cœur de la musique, ses cordes se révélant être - comme l'écrit Voltaire dans Zadig - les fils ténus sur lesquels repose le destin des mortels. Son "chant" n'a laissé personne indifférent. »
Joost Galema - NRC